Dans Comment rester serein quand tout s’effondre, publié aux éditions Flammarion, le philosophe Fabrice Midal, également l’un des experts de la méditation en France, nous propose des clés pour mieux vivre les crises individuelles et collectives que nous traversons. Voici 5 pensées extraites de son livre.
Accepter l’impermanence des choses
« Nous nous laissons prendre par l’illusion d’un monde entièrement stable et sécurisé, pour toujours. Mais là aussi, autant le savoir d’emblée, ce monde-là n’existe pas. Demain ne ressemblera jamais à hier », écrit Fabrice Midal dans le chapitre d’ouverture de ce livre. Il observe que ce qui nous terrifie, c’est de perdre nos repères. Perdre un ami, un travail, un conjoint bouleverse notre monde intérieur et nous donne le vertige. Il nous rappelle cependant que les épreuves font partie de la vie et que « nous avons en nous bien plus de ressources que nous l’imaginons pour garder pied. Y compris quand la terre tremble avec violence. C’est une sagesse qui se transmet depuis la nuit des temps ». Il rappelle aussi que le fait de partager collectivement la charge émotionnelle de l’épreuve et de l’incertitude nous permet de mieux traverser les crises.
La crise est une opportunité de renaissance
Toute crise est inconfortable. Et, parfois, rester serein est trop difficile dans la tourmente. La crise peut paralyser, figer les pensées dans un ressassement d’idées noires. Pourtant, Fabrice Midal nous rappelle que pour les Grecs, le concept de krinein – duquel découle le mot « crise » –, signifie séparer et trier afin de choisir et décider. « Je vais décider au lieu de me laisser engluer dans l’indécision. Je ne suis pas spectateur de ma propre vie, je suis acteur de ce qu’il se passe. Je ne suis pas cantonné à la contemplation, je suis engagé dans l’histoire, pris dans le mouvement, les possibles, les rencontres, les incidents, les accidents », écrit-il.
Chercher les coupables ne permet pas de trouver les solutions
C’est un réflexe, lorsque notre monde s’effondre, nous avons tendance à chercher un coupable, avant même d’essayer de comprendre ce qu’il se passe et d’en faire l’expérience. Nous nous culpabilisons avec des « C’est de ma faute, j’ai mal agi », « J’aurais pu y penser, j’aurais pu prévoir, j’aurais pu savoir », soit nous sommes persuadés d’être les victimes des autres. Nous voilà alors enfermés dans le sentiment d’injustice. Alors quelle attitude adopter ? « Transformons tout de suite notre rapport au sens de la vie : non, tout n’a pas de sens. C’est une énigme insupportable, certes, mais c’est la dimension tragique de l’existence avec laquelle il nous faut faire la paix. Dans la vie, tout n’est pas bon, tout n’est pas juste. Accepter cette réalité est tellement libérateur », explique l’auteur.
Il n’y a que les robots qui n’ont pas peur
Notre principal ennemi n’est peut-être pas la peur mais la peur d’avoir peur, observe Fabrice Midal dans ce chapitre, en abordant la métaphore du guerrier qui apprivoise la peur. Pas question, donc, de nier la peur, il s’agit d’apprendre à lui faire de la place, sans pour autant lui obéir en permanence. Nous avons tous peur, et il n’y aucune raison d’en avoir honte. Le courage consiste à accepter d’avoir peur. « Oui, j’ai peur, je fais l’épreuve de la peur, je suis touché par elle parce que je suis en rapport avec mon cœur, avec la vie. Je ne me barricade pas, mais je l’approche pour nommer ce qu’il y a derrière elle et amener ainsi de la clarté. J’ai peur et c’est normal. J’ai peur parce que je suis humain. »
Comment avoir de l’espoir quand tout fout le camp ?
Dans ce chapitre, l’auteur nous rappelle que, oui, l’espoir n’est pas logique. L’amour et le bonheur non plus. Aucun projet construit n’est certain de se réaliser. L’espoir est une ressource car c’est un pari sur la vie. Comment, en effet, continuer à se lever chaque matin sans espoir ? « L’espoir est une ouverture dans le présent. Il repose sur la réalité tout en ouvrant la possibilité de se projeter dans l’avenir. Il n’est ni de l’ordre de l’irrationnel fou, ni de celui de la certitude rationnelle, logique. ( …) En me levant aujourd’hui, je ne sais pas ce que me réserve la journée. C’est une source infinie d’espoir. J’espère parce que je suis humain. J’espère en raison de la puissance de l’existence qui va toujours vers l’avant. »
À lire :
Comment rester serein, quand tout s’effondre, de Fabrice Midal.
Éditions Flammarion, 17,90 euros.